Fracture de l’épaule, quelle chirurgie chez le sujet âgé ?
La HAS a publié, en partenariat avec la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot),
une fiche pertinence des soins afin de préciser les indications de la prothèse totale inversée de l’épaule et de l’hémiarthroplastie dans les fractures complexes de l’extrémité supérieure de l’humérus du sujet âgé.
L’incidence des fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus a augmenté depuis les années 1970. Lorsque la fracture n’est plus accessible à un traitement orthopédique, deux traitements chirurgicaux coexistent :
-
d’une part l’ostéosynthèse, qui s’avère souvent difficile en pratique courante chez la personne âgée en raison de la qualité parfois médiocre de l’os et qui expose à un taux de complication important ;
-
d’autre part l’arthroplastie de l’articulation gléno-humérale. L’arthroplastie de référence est l’hémiarthroplastie (HA) qui nécessite la reconstruction des tubérosités autour de la prothèse et leur consolidation impérative en position anatomique. Parallèlement, la prothèse totale inversée de l’épaule (PTIE) a été développée depuis les années 1990. Son fonctionnement repose uniquement sur la valeur fonctionnelle du deltoïde.
Les travaux réalisés par la HAS, en collaboration avec la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique (Sofcot) ont pour objectif de préciser les indications respectives de la PTIE et de l’HA dans le cadre des fractures complexes (3 à 4 fragments) de l’extrémité supérieure de l’humérus chez le sujet âgé.
En conclusion, les données de la littérature analysées ne permettent pas de déterminer avec un niveau de preuve la supériorité de la PTEI sur l’HA.
Ces deux techniques peuvent ainsi être indiquées. Néanmoins, la PTEI est recommandée si l’âge du patient est avancé ou si la demande fonctionnelle est faible, lorsqu’il existe une lésion préalable de la coiffe des rotateurs ou un risque de non-consolidation des tubérosités en position anatomique. Pour aider les professionnels de santé dans le choix de la technique, la fiche pertinence propose un tableau comparatif détaillé de ces deux techniques.
Article rédigé par Sabine Marette – HAS
https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2802686/fr/fracture-de-l-epaule-quelle-chirurgie-chez-le-sujet-age
Indications respectives
-
- Les données de la littérature (cf. tableau) ne permettent pas de déterminer la supériorité d’une technique sur l’autre, néanmoins :
- Le résultat de l’HA dépend fortement de la consolidation en position anatomique des tubérosités (qui diminue quand l’âge augmente) ;
- La non-consolidation des tubérosités est source de mauvais résultats fonctionnels après HA, ce qui n’est pas observé après PTEI, où seule la rotation externe est affectée dans cette situation (étude de niveau 3) ;
- La réinsertion des tubérosités, et surtout leur consolidation en position anatomique, améliore significativement la rotation externe après PTEI (étude de niveau 3). L’adjonction d’une greffe osseuse humérale permet une meilleure consolidation tubérositaire et donc potentiellement l’amélioration des résultats fonctionnels.
En résumé, si les deux techniques peuvent être indiquées dans les fractures complexes (trois à quatre fragments) de l’extrémité supérieure de l’humérus, la PTEI est recommandée :
- plus l’âge est avancé,
- plus la demande fonctionnelle est faible,
- s’il existe une lésion préalable de la coiffe des rotateurs,
- lorsqu’il existe un risque de non-consolidation des tubérosités en position anatomique.
https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2017-11/hemiarthroplastie_ou_prothese_inversee_dans_les_fractures_complexes_de_lext._sup._de_lhumerus_du_sujet_age._fiche_pertinence.pdf